Les plantes toxiques pour les chevaux

par | 15 • 01 • 24 | Articles

Les chevaux dépendent largement de leur environnement pour une alimentation saine et équilibrée. Cependant, cet environnement regorge parfois de plantes toxiques, susceptibles de compromettre la santé et le bien-être de vos animaux. Nous l’avons constaté dans le pré de nos animaux et nous nous sommes intéressés aux plantes.

La connaissance de ces plantes nocives revêt une importance capitale pour les propriétaires de chevaux, les éleveurs et les soigneurs, car une ingestion accidentelle de ces végétaux peut entraîner des conséquences graves, voire fatales, pour les équidés. Dans cette perspective, ce petit article sur les plantes toxiques pour les chevaux vise à sensibiliser à cette problématique et à identifier les spécimens les plus courants.
Malgré tout, la nature nous offre également des plantes qui présentent des intérêts pour la bonne santé des chevaux, nous vous en présenterons quelques-unes juste après.

Les plantes toxiques pour le cheval

On débute cette partie en décrivant trois plantes communes et néfastes pour votre animal et les effets qu’elles ont.

L’Euphorbe

Les Euphorbes c’est plus de 8 000 espèces dans le monde ! On les retrouve donc dans tous les environnements : marais, dunes, forêts, … Malgré le fait qu’elles soient très nombreuses, elles sont facilement identifiables puisqu’elles présentent une morphologie particulière et sécrètent un suc blanc.

Ces plantes sont très toxiques pour les chevaux. Heureusement, leur goût très désagréable fait qu’ils ne les mangent généralement pas fraîches. Mais elles restent toxiques une fois sèches et donc dans le foin. C’est ainsi qu’elles provoquent de nombreuses intoxications, chez les chevaux et les bovins.

Cette toxicité du foin est d’autant plus importante que depuis quelques années est arrivée une espèce envahissante dans les prairies : l’Euphrobia pseudovirgata. Il faut donc penser à vérifier que votre foin ne contienne pas d’Euphorbes, d’autant que cette dernière peut être mortelle dès 50g ingérés !

Il est à noter que chez l’Homme, le contact avec la sève blanche provoque des irritations voire des brûlures.

La Porcelle

La porcelle est présente dans toute la France. Elle se présente en rosette plaquée au sol et porte des poils blanchâtres durs. Étant très résistante, la porcelle est souvent retrouvée lors de sécheresse ou dans les prés surpâturés et dans les sols acides.

Ces plantes toxiques pour les chevaux est une des causes du harper australien. Cette pathologie se traduit par une hyperflexion d’un ou des deux postérieurs, le refus de reculer, une amyotrophie générale et une hémiplégie laryngée (cornage).

Les Renoncules

Il s’agit d’un genre regroupant des dizaines d’espèces souvent nommées « boutons d’or ». L’espèce la plus commune est heureusement l’une des moins toxiques : la renoncule rampante.

Les renoncules contiennent une molécule (la ranunculine) qui devient toxique lorsque la plante est attaquée, c’est le cas quand le cheval la broute. Ainsi, lorsqu’elles sont ingérées en grande quantité, les renoncules provoquent hypersalivation, irritation du tube digestif, atteinte musculaire, colique. Localement, elles créent rougeurs, boursouflures et démangeaisons.

La toxicité des renoncules est accrue dans les plantes en fleurs et, contrairement aux euphorbes, la molécule toxique est détruite lorsque la plante est sèche. La toxicité disparaît donc dans le foin.

La toxicité reste faible et les intoxications rares. Elles ont surtout lieu dans les prés où les renoncules sont massivement présentes.

Les plantes bénéfiques pour la santé du cheval

Certaines ont de nombreuses propriétés positives sur l’organisme de votre animal. On vous décrit dans cette partie les plantes aux effets bénéfiques que l’on retrouve le plus couramment dans nos pâtures.

Le Plantain

On retrouve surtout deux espèces de plantains qui partagent les mêmes vertus pour le cheval : le plantain majeur et le plantain lancéolé.

Ces plantes, également utilisables pour l’Homme, ont une action sur la sphère digestive mais surtout respiratoire. Elles sont donc très intéressantes pour les chevaux présentant de l’emphysème. De plus, le plantain aide à lutter contre les allergies, notamment les dermites.

Le plantain contient de nombreux :

  • Mucilages, luttant contre la constipation.
  • Flavonoïdes, glucosides phénoliques et verbascosides aux effets anti-inflammatoires.
  • Potassium, magnésium et silicium.

D’un point de vue pratique, les feuilles du plantain peuvent être mise directement dans la ration ou bien écrasées pour obtenir un jus. Elles peuvent aussi être séchées et infusées.

En cas d’irritation oculaire, appliquez une compresse imbibée d’une infusion de feuilles sur l’œil.

Dans le cas d’ulcères gastriques, de constipation ou de toux, ajoutez des feuilles fraîches ou une infusion de feuilles séchées dans la ration de votre cheval pour l’aider.

En cas d’irritation cutanée, de brûlure ou de piqûre, le jus obtenu par écrasement des feuilles peut être utilisé comme calmant.

Cependant le plantin peut être très riche en sucre, il ne doit donc pas être apporté en trop grande quantité.

Le Pissenlit

Plante très connu et facilement reconnaissable, le pissenlit présente de nombreux intérêts pour la bonne santé du cheval.

Chez le cheval, le pissenlit a une action drainante en favorisant l’élimination des toxines par les urines (action diurétique). Il permet aussi de soutenir la fonction rénale et de protéger le foie. Ces propriétés sont dues aux différents constituants du pissenlit :

  • La plante est riche en antioxydants.
  • Les feuilles sont riches en minéraux (calcium, fer, cuivre, magnésium, …) ainsi qu’en vitamines B et C.
  • Les racines contiennent aussi de la taraxine et de l’inuline intéressantes pour les diabétiques.

L’action du pissenlit est particulièrement localisée sur le foie. Il permet d’augmenter le volume de bile et favorise son élimination ainsi que celle des toxines.

Si vous venez à manquer de friandises pour votre cheval, n’hésitez pas à cueillir quelques fleurs de pissenlit !

Conclusion sur les plantes toxiques

La vérification minutieuse des prés destinés aux chevaux revêt une importance tout particulière pour la préservation de leur santé et de leur bien-être. La coexistence des équidés avec leur environnement, notamment végétal, nécessite une vigilance accrue, car de nombreuses plantes toxiques peuvent se dissimuler parmi les herbages apparemment inoffensifs.
La connaissance approfondie de la flore locale, combinée à une surveillance régulière des pâturages, permet de prévenir les risques d’ingestion accidentelle de plantes nocives.

Nous n’avons pas détaillé toutes les plantes toxiques pour les chevaux mais on peut tout de même citer le chêne (glands), l’érable sycomore, l’if, le séneçon jacobée ou encore la digitale qui peuvent entraîner de graves lésions voire la mort.
En adoptant des pratiques de gestion équine éclairées, les propriétaires, éleveurs et soigneurs contribuent à garantir un environnement sûr, favorisant la protection et santé des chevaux.