Comprendre le langage de l’ostéopathe animalier

par | 15 • 01 • 24 | Articles

Lorsque l’on vous fait le compte-rendu de la séance faite sur votre animal on utilise parfois un langage et des termes particuliers. Bien que l’on vous explique le plus clairement possible de quoi il s’agit et ce que l’on fait on s’est dit que des illustrations pouvaient aider à la compréhension.

Dans ces infographies, faites en collaboration avec les membres de la Piou-Piou Corporation, on vous explique le langage de l’ostéopathe qui réussi à trouver des problèmes dont vous ignorez l’existence et les résout sans que vous ne compreniez comment !

Les Os et Articulations

L’ostéologie est la science qui étudie les os tandis que l’arthrologie étudie les articulations.

Le langage de l’ostéologie

Bien que l’ostéopathe doit connaître tous les os, tous les reliefs qu’ils portent et toutes leurs particularités, ici on va juste vous présenter les principaux os de votre animal !

Le squelette animal est séparé en deux parties : une abaxiale et une axiale. La première correspond aux os des membres tandis que la seconde correspond à l’axe du corps (crâne et colonne vertébrale).

Le Squelette Abaxial

Il s’agit des os des membres antérieurs et postérieurs.

On peut diviser les os des membres antérieurs en cinq grandes parties :

  • La scapula : C’est « l’omoplate », elle s’articule avec l’humérus.
  • L’humérus : C’est l’os du bras, il s’articule avec la scapula et le radius
  • Le radius et l’ulna : Ce sont les os de l’avant-bras. Ils sont soudés chez le cheval tandis qu’ils sont indépendants chez le chien et le chat, ce qui leur permet d’avoir un mouvement de supination (paume vers le ciel), comme l’Homme.
  • Le carpe et les métacarpiens : Le carpe est l’équivalent du poignet. Les métacarpes sont les os qui relient le poignet aux phalanges. Le cheval possède un métacarpien principal et deux rudimentaires alors que le chien et le chat en ont cinq.
  • Les phalanges : Ce sont les os des doigts. Le cheval tient tout son poids sur un seul doigt !

Le saviez-vous ?

Le cheval, le chien et la vache n’ont pas de clavicule ! Le chat en a une rudimentaire.

On peut diviser les os des membres postérieurs en six grandes parties :

  • Le bassin : Il se compose de l’ilium, l’ischium et le pubis, trois os soudés ensemble.
  • Le fémur : C’est l’os de la cuisse. Il relie le bassin et le tibia.
  • La rotule : C’est l’élément central de l’articulation du genou, elle s’articule entre le fémur et le tibia. Elle sert de poulie lors des mouvements de flexion et d’extension.
  • Le tibia et la fibula : Ce sont les os de la jambe. La fibula est aussi connue sous le nom de « péroné ».
  • Le tarse et les métatarsiens : Le tarse est l’équivalent de la cheville. Les métatarsiens correspondent aux métacarpiens mais pour les membres postérieurs.
  • Les phalanges : Il s’agit de la même organisation que celles des membres antérieurs.

Le saviez-vous ?

Le cheval possède un « appareil réciproque » qui solidarise les articulations du grasset, du jarret et du boulet lors des mouvements de flexion et d’extension. Cela lui permet aussi de se mettre au repos debout sans effort musculaire.

Pour plus d’informations et savoir comment le cheval peut-il dormir debout, cliquez ici !

Le Squelette Axial

Il s’agit des os de la colonne vertébrale. On sépare le rachis en cinq portions.

  • Les cervicales : Ce sont les vertèbres du cou. Elles sont au nombre de 7, comme chez tous les mammifères.
  • Les thoraciques : Ce sont les vertèbres du dos, elles portent les côtes. Elles sont au nombre de 13 chez le chien, le chat et la vache, et 18 chez le cheval.
  • Les lombaires : Ce sont les vertèbres du bas du dos, après les côtes. Elles sont au nombre de 7 chez le chien et le chat, et 6 chez le cheval et la vache.
  • Le sacrum : C’est l’os constitué par la soudure des vertèbres sacrées. On trouve 3 sacrées chez le chien et le chat, 5 chez le cheval et la vache.
  • Les coccygiennes : Ce sont les vertèbres de la queue. Leur nombre est très variable en fonction des espèces et individus.

Le langage de l’arthrologie

L’arthrologie est une science essentielle dans le cursus de l’ostéopathe animalier. On compte plusieurs classes et types d’articulations qui définiront les mouvements réalisables. Par exemple, l’articulation de la hanche est sphéroïde, elle permet donc de faire des mouvements dans toutes les directions.

Bien que les articulations peuvent porter des noms barbares, c’est en réalité un langage tout simple : on nomme les parties qui s’articulent entre elles ! Ainsi l’articulation scapulo-humérale correspondant à l’épaule est l’union de la scapula avec l’humérus.

  • Charnière cervico-thoracique
  • Charnière thoraco-lombaire
  • Charnière lombo-sacrée
  • Articulation scapulo-humérale (épaule)
  • Articulation huméro-radio-ulnaire (coude)
  • Articulations du carpe (poignet)
  • Articulation sacro-iliaque
  • Articulation coxo-fémorale (hanche)
  • Articulation fémoro-tibio-patellaire (grasset ou genou)
  • Articulations du tarse (cheville)

Le saviez-vous ?

Dans le monde du cheval, il est courant de dire « genou » pour l’articulation du carpe, mais c’est un abus de langage : le genou, comme chez l’Homme, est au niveau du membre postérieur !

Les Muscles

La myologie est un des piliers de l’ostéopathie puisque les muscles sont les principaux liens pouvant expliquer qu’une articulation en dysfonction à un endroit du corps peut conduire à une seconde dysfonction à distance de la première.

On vous présente ici les principaux muscles que l’on retrouve généralement en dysfonction sur vos animaux.

  • Le muscle brachio-céphalique : Comme son nom l’indique, il est le muscle qui fait le lien entre l’os du bras (humérus) et le crâne (occiput). Il a un rôle majeur dans l’avancée des membres antérieurs.
  • Le muscle trapèze : Il est d’une partie avant (cervicale) et d’une arrière (thoracique). Il est superficiel et permet d’unir la rachis (vertèbres) à la scapula (omoplate).
  • Le muscle grand dorsal : Il est très vaste puisqu’il permet de mettre en lien l’arrière-main avec l’avant-main. En contraction, il maintient le membre antérieur en arrière et contre le corps.
  • Les muscles pectoraux : Il s’agit d’un groupe de quatre muscles reliant le bras au sternum. Ils permettent aux membres antérieurs d’aller vers l’intérieur (on parle d’adduction).
  • Les muscles abdominaux : Comme chez l’Homme, ils permettent de gainer le ventre (abdomen) et ainsi d’éviter que le dos soit creusé (en extension). On compte quatre muscles différents formant ce groupe.
  • Le muscle erector spinae : Il est composé de trois parties. Il s’étend du bassin jusqu’au début de l’encolure (7ème vertèbre cervicale). Il est le plus puissant des extenseurs du dos.
  • Les muscles fessiers : Ils sont au nombre de quatre chez le cheval et trois chez le chien. Ce sont les principaux extenseurs de la cuisse, ils permettent la propulsion.
  • Le muscle quadriceps fémoral : Comme son nom l’indique, il est composé de quatre parties. Il a un rôle important dans l’engagement du postérieur. Il s’insère sur la rotule et pourra être en cause de problème d’accrochement de rotule chez le cheval ou de luxation de rotule chez le chien.
  • Les muscles psoas : Ce groupe constitué du petit et du grand psoas va être situé en profondeur. Ils ont tous les deux un rôle important dans l’engagement des postérieurs.

Le Crâne

Hé oui ! Le crâne est une zone sur laquelle on peut travailler. Étant composé de plusieurs os articulés entre eux, il y a des mouvements entre ses os. Il est donc possible d’avoir des restrictions de mobilités au niveau du crâne. On vous épargne le langage compliqué et les noms un peu barbares de tous les os du crâne !

En fonction des os en dysfonctions on pourra observer différents signes cliniques : des écoulements oculaires peuvent être expliqués par une dysfonction de l’os frontal, lacrymal ou zygomatique par exemple.

La symphyse sphéno-basillaire

La plus grande partie des articulations du crâne sont des sutures. Les mouvements y sont limités mais présents et essentiels ! Il existe d’autres types d’articulations au sein du crâne notamment une symphyse constituant la clef de voûte du crâne : la symphyse sphéno-basillaire (SSB).

La SSB est l’articulation principale du crâne, elle est au centre de ce dernier et induit les mouvements de tous les autres os. Elle est composée de l’os occiput et sphénoïde. L’occiput est en partie palpable, tandis que le sphénoïde est au centre du crâne et donc non palpable.

Une dysfonction de la SSB peut entraîner de nombreux symptômes, les plus fréquents étant les migraines. La localisation de la SSB la met en lien direct avec les organes endocrines du crâne (hypophyse, hypothalamus, thalamus, …) et peut donc créer des dérèglements hormonaux. Elle est également le point de départ du Mouvement Respiratoire Primaire et est liée au sacrum par la dure-mère (méninge la plus externe qui enveloppe de la moelle épinière). La SSB est donc en lien avec le sacrum via la dure-mère : l’un peut agir sur l’autre.

L’articulation temporo-mandibulaire

L’articulation temporo-mandibulaire ou ATM est l’articulation entre l’os temporal et la mandibule. Une dysfonction de cette articulation peut donc entraîner une mauvaise occlusion ou des difficultés de mastication.

L’ATM permet le mouvement combiné de la mastication, composé de déplacements avant, arrière, droite, gauche, de fermeture et d’ouverture.

L’os hyoïde

L’os hyoïde est situé entre les deux mandibules, il est relié au crâne et au sternum par des muscles. Il sert d’attache à la langue et au pharynx. C’est un élément important dans l’équilibre global du corps, dans la mastication et la déglutition.

Conclusion

En somme, la maîtrise du langage de l’ostéopathie s’avère essentielle pour les ostéopathes afin de vulgariser au propriétaire le plus clairement possible ce que l’on a réalisé lors de la séance d’ostéopathie effectuée sur leur animal.

Il est tout de même intéressant pour les propriétaires d’animaux de connaître les bases de l’anatomie afin de comprendre les séances ostéopathiques dédiées à leurs compagnons. Cela permet non seulement d’appréhender les diagnostics et traitements effectués par les professionnels, mais aussi de reconnaître l’interconnexion entre les différentes parties du système musculo-squelettique. En comprenant ce langage spécifique, les propriétaires peuvent participer de manière plus informée au bien-être de leurs animaux, renforçant ainsi la collaboration avec les ostéopathes pour une meilleure prise en charge de la santé animale.